La réaction allergique sévère est définie par la présence de symptômes cardiorespiratoires, souvent associés à des manifestations cutanéomuqueuses :
– rhinite, gonflement de la luette, oedème de la langue ou du pharynx, difficultés respiratoires, crise d’asthme ;
– état pré-syncopal, chute de tension artérielle inférieure à 100 mmHg, perte de connaissance, choc anaphylactique (risque vital) ;
– et parfois, nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales intenses.
Ces symptômes se caractérisent par la rapidité de leur survenue et de leur aggravation.
Les causes de l’allergie sont multiples : aliments (première cause chez l’enfant), médicaments, anesthésiques, latex, piqûre d’hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons)…
Parfois aucune cause allergique n’est identifiée, on parle alors d’« anaphylaxie idiopathique». Le risque en termes de gravité est le même que si la cause était allergique.
Les facteurs de risque des allergies graves sont : asthme, effort, mastocytose, prise médicamenteuse (bêtabloquants, inhibiteur de l’enzyme de conversion). La prise en charge repose sur :
• Un traitement symptomatique des manifestations cardiorespiratoires Anapen® (adrénaline), injection intramusculaire dans la face antérolatérale de la cuisse, de 0,15 mg
avant 20 kg et 0,30 mg audelà de 20 kg. À renouveler au besoin au bout de quelques
minutes s’il n’y a pas d’amélioration clinique. L’hospitalisation est ensuite obligatoire.
L’apprentissage du maniement des dispositifs d’adrénaline auto-injectable est indispensable.
• La prévention
Elle repose sur l’éviction stricte possible pour les aliments, les médicaments, le latex, les anesthésiques, mais elle n’est pas réalisable pour les allergies aux hyménoptères. Dans
ce dernier cas, le traitement repose sur la désensibilisation spécifique.
• Projet d’accueil individualisé (PAI)
À l’école, les enfants atteints d’allergie grave doivent bénéficier de la mise en place d’un PAI, permettant de parer à l’urgence allergique. C’est aux parents d’en faire la demande auprès du directeur de l’école qui contactera le médecin scolaire qui rédigera le document d’après les informations fournies par l’allergologue. Le PAI organise les soins dans le cadre de l’urgence, cite les personnes à prévenir et précise les signes d’appel de l’allergie. Il doit être réactualisé chaque année.
Le 15
En cas d’urgence, comme une crise d’asthme grave, il est indispensable d’appeler le 15, Service d’aide médicale urgente (Samu), valable partout en France. Le Centre 15 est en effet au coeur du dispositif d’urgence médicale français. Lors d’un appel, une équipe de régulation évalue, entre autres, la gravité de l’appel, les soins nécessaires et le degré d’urgence. Le médecin régulateur détermine alors la suite de l’appel : simple conseil,
envoi du médecin de garde ou médecin d’une association d’urgentistes libéraux, type SOS
médecins, ambulance privée, les sapeurs-pompiers ou unité mobile hospitalière du Smur
(Service mobile d’urgence et de réanimation) comportant une équipe médicale ainsi que le
matériel médical permettant de traiter sur place les urgences. L’interconnexion des centres d’appels permet des transferts réciproques entre le Samu (15) et les pompiers (18). C’est également le Centre 15 qui détermine vers quel centre hospitalier ou clinique doit être transporté le malade. À partir d’un téléphone portable, le numéro à composer est le 112.