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 2021

Journée Mondiale de l’Asthme
 2021

par admin

mercredi 5 mai 2021

Luttez contre les idées reçues et optimisez votre consultation médicale.

L’asthme est une maladie qui touche plus de 4 millions de personnes en France (1). Des traitements efficaces existent et cependant une grande majorité des personnes asthmatiques continuent de souffrir de symptômes qui les gênent dans leur vie quotidienne car leur asthme n’est pas suffisamment contrôlé (1). Une des raisons de ce mauvais contrôle de la maladie est le manque d’observance des traitements, c’est-à-dire le fait d’arrêter, de suspendre ou de ne pas respecter les prescriptions médicales (2)

Une mauvaise connaissance de la maladie peut également conduire certaines personnes à adhérer à des idées préconçues, largement diffusées et pourtant fausses. Voici quelques-unes des idées reçues les plus fréquentes qu’il faut combattre. 

Idée reçue n°1. « Quand je ne fais pas de « crises » : pas d’inquiétude c’est que mon asthme va bien ».

L’asthme est une maladie respiratoire chronique qui provoque une inflammation permanente des bronches (3). Cette inflammation entraîne une obstruction des bronches, variable dans le temps. 

Cette obstruction provoque des difficultés à respirer, de l’essoufflement, de la toux, une respiration sifflante ou encore un sentiment d’oppression sur la poitrine. 

Les personnes asthmatiques s’habituent à ces symptômes respiratoires et les considèrent comme « normaux », comme faisant partie de leur vie quotidienne. 

Ils ne tiennent souvent compte que des crises d’asthme qui correspondent déjà à l’aggravation de ces symptômes et donc de leur asthme. 

Comment améliorer votre qualité de vie malgré votre asthme ?  

Votre asthme « va bien » lorsque vous ne faites pas de crise mais cela n’est pas suffisant. Votre asthme doit être contrôlé c’est-à-dire que vos symptômes doivent être rares et surtout ils doivent vous gêner le moins possible dans votre vie quotidienne : sommeil, activités professionnelles ou scolaires, activités physiques, sorties…

Vous avez le sentiment que votre asthme n’est pas bien contrôlé? Comment préparer votre consultation avec votre médecin ?

Votre médecin adaptera votre traitement de l’asthme en fonction des symptômes que vous ressentez. Pour cela, n’oubliez pas de lui signaler :

  • Les symptômes ressentis au quotidien même ceux de faible intensité, 
  • la fréquence à laquelle vous devez prendre votre traitement de secours,
  • les répercussions sur les activités professionnelles, les loisirs sportifs ou non et la vie quotidienne, le sommeil, la fatigue…
  • ce que vous auriez envie de faire mais que vous ne pouvez pas faire à cause de votre asthme.

L’examen médical ne suffit pas toujours au médecin pour déterminer si l’asthme est contrôlé ou pas. 

Vous pouvez l’aider en remplissant avant la consultation un court questionnaire de 5 questions qui reflètent le retentissement de la maladie sur votre vie quotidienne. 

Il vous suffit de calculer votre score total pour savoir si votre asthme est contrôlé (score > 20) ou non contrôlé (score <20). Faites le test!

Idée reçue n°2 : « Avoir des symptômes d’asthme c’est normal, ce n’est pas grave car ils vont disparaître tous seuls ».

  • Certaines personnes pensent que leurs symptômes d’asthme vont s’améliorer spontanément, parfois en se mettant au calme ou en ouvrant la fenêtre et en respirant de l’air frais …
  • Ils considèrent devoir prendre leur traitement de secours que lorsqu’ils sont très gênés pour respirer ou lorsque les symptômes persistent dans le temps.
  • D’autres patients pensent qu’il ne faut pas prendre trop souvent leur traitement secours au risque de lui faire perdre de son efficacité.

Comment soulager le plus efficacement possible vos symptômes d’asthme ?

Prenez votre traitement de secours dès les premiers symptômes… plus vous attendez, plus les symptômes risquent de s’amplifier en intensité ou de persister dans le temps. L’objectif est de faire disparaitre complètement les symptômes, le plus rapidement possible. Votre traitement de secours ne perdra pas de son efficacité avec le temps.

Cependant si les symptômes ne disparaissent pas après des prises répétées de traitement de secours, vous êtes peut-être en train de faire une crise sévère d’asthme. Dans ce cas, appelez immédiatement votre médecin ou en cas d’absence le SAMU afin de recevoir des traitements complémentaires de la crise.

De même, si vous avez besoin de prendre façon répétée votre traitement de secours (plusieurs fois par jour pendant plus de 48 heures), c’est que votre asthme est non contrôlé. Il peut s’agir d’une poussée d’asthme (exacerbation) dénommée à tort « bronchites ». Appelez votre médecin afin de renforcer votre traitement, par les prises répétées de votre traitement de secours et éventuellement par 5 à 7 jours de cortisone. Il faudra également discuter avec lui d’un renforcement de votre traitement de fond anti-inflammatoire de votre asthme.

Que dire ou demander à votre médecin ?

Demandez à votre médecin un plan d’action personnalisé en cas de symptômes d’asthme. Il s’agit de définir avec lui :

  • quand et comment prendre le traitement de secours, 
  • le nombre de prises de traitement de secours  que vous pouvez prendre et à quel rythme, 
  • la nécessité de prendre quelques jours de cortisone en comprimés,
  • quand faire appel à un avis médical de façon urgente,
  • s’il faut renforcer ou non votre traitement de fond.

N’hésitez pas à lui faire part de l’efficacité ressentie de votre traitement de secours, mais également des difficultés que vous avez pu rencontrer lors de son utilisation. Dans ce cas, il vérifiera que vous avez bien identifié votre traitement de secours (parmi tous les traitements de l’asthme) et que vous savez utilisez correctement le dispositif d’inhalation.

Un plan d’action, ça peut changer la vie! Témoignage de Dorian, asthmatique sévère.

Idée reçue n°3. « Quand je n’ai plus de symptôme d’asthme, je peux arrêter mon traitement de fond »

Les personnes asthmatiques peuvent rencontrer des difficultés à prendre régulièrement leur traitement de fond, et ce pour des raisons multiples :

Méconnaissance de la maladie et du rôle des médicaments :

  • « pourquoi prendre un médicament tous les jours alors que je vais bien » ?
  • « j’ai l’impression que cela ne me soulage pas »
  • « mon asthme  va disparaître ou du moins s’améliorer avec le temps »

Lassitude ou oubli:

  • « j’ai  du mal à prendre mon traitement tous les jours, j’oublie régulièrement et j’en ai assez »

Peurs des effets indésirables et/ou de perte d’efficacité :

  • « à force de prendre des médicaments, on devient dépendant » 
  • « j’ai peur des effets secondaires » 

Pourquoi et comment mieux contrôler votre asthme sur le long terme ?

L’asthme est une maladie inflammatoire bronchique chronique: elle va donc persister pendant de nombreuses années voire toute la vie.

« Même quand je n’ai pas symptôme, la maladie est toujours présente et active. »

Cela n’est pas toujours facile à accepter, il est normal que cela prenne du temps afin de comprendre et d’intégrer cette maladie dans sa vie quotidienne.

La bonne nouvelle est que pour la majorité des patients, prendre régulièrement son traitement de fond par corticoïde inhalé permet de maitriser l’inflammation et l’obstruction des bronches.

Le traitement de fond va ainsi vous permettre d’éviter les symptômes au quotidien mais également :

  • d’éviter les périodes d’aggravation appelées exacerbations (qui font souvent suite aux infections virales ORL de l’hiver ou aux expositions allergéniques du printemps) souvent épuisantes. Elles peuvent vous obliger à arrêter vos activités et/ou à consulter aux urgences, voire conduire à des hospitalisations.
  • de maintenir des tests respiratoires normaux.

Concernant les corticoïdes inhalés, il n’y a pas d’accoutumance. Lorsqu’on arrête le traitement de fond l’inflammation bronchique se réinstalle progressivement puis les symptômes réapparaissent car l’asthme est hélas une maladie chronique.

Enfin, les effets indésirables généraux sont rares voire exceptionnels pour 3 raisons :

  • les corticoïdes inhalés sont très faiblement dosés, mille fois moins que dans un comprimé,
  • les doses peuvent être adaptées en fonction du niveau de contrôle de la maladie, on peut diminuer les doses de traitement quand les symptômes sont absents
  • pour la très grande majorité des patients des patients, une dose faible de corticoïde inhalé prise quotidiennement suffit pour contrôler l’asthme.
  • Il existe parfois des effets indésirables locaux au niveau de la gorge : irritation, voix rauque… on peut les éviter en se rinçant la bouche après la prise de corticoïde inhalé.

Que dire ou demander à votre médecin ?

Vérifiez avec votre médecin que vous avez bien identifié votre traitement de fond (parmi tous les traitements de l’asthme) et que vous savez utiliser correctement le dispositif d’inhalation de ce dernier. 

Si vous n’avez pas compris quand et à quelle dose prendre votre traitement de fond, n’ayez pas peur de poser la question en consultation, car cela n’est pas toujours évident à comprendre :

  •  cette démarche ne sera en aucun cas du temps perdu pour vous ou pour votre médecin… bien au contraire.

Lorsque votre asthme s’améliore, ne diminuez ou n’arrêtez pas votre traitement de fond sans avis médical :

  •  Faites le point avec votre médecin sur le niveau de contrôle des symptômes de votre asthme et les ajustements possibles de votre traitement de fond.
  • N’hésitez pas à lui faire part de vos questions, de vos craintes ou des difficultés que vous rencontrez.
  • Un dialogue constructif peut vous rassurer et vous offrir des solutions.

Si malgré cela, la prise régulière de votre traitement de fond reste difficile, votre médecin peut vous proposer de participer à des séances d’éducation thérapeutique dans les écoles de l’asthme :

  • vous serez alors pris en charge par une équipe pédagogique pluridisciplinaire qui aura plus de temps pour vous accompagner afin de mieux comprendre votre maladie et ses traitements ainsi que les difficultés ressenties et les moyens de les surmonter.

Pour connaître la liste des écoles de l’asthme, cliquez ici

Idée reçue n°4. « Quand on est asthmatique il vaut mieux éviter de faire du sport ». (4)

Non seulement le sport n’est pas contre indiqué pour les personnes asthmatiques, il peut même leur être bénéfique ! En effet, le sport permet de développer la capacité respiratoire et de renforcer les muscles, y compris ceux qui interviennent dans la respiration. Il est cependant nécessaire de prendre quelques précautions. 

Tout d’abord, avant de pratiquer une activité physique ou sportive, assurez-vous que votre asthme est bien contrôlé.

Choisissez le sport que vous aimez ! Il est important de se faire plaisir ! 

N’oubliez pas de bien vous échauffer et de vous hydrater pendant et après l’effort. 

Et l’asthme d’effort ? 

L’asthme peut survenir quelques minutes après l’arrêt d’un effort physique soutenu ou violent, ou encore 5 à 10 minutes après le début d’un sport d’endurance, comme la course. On parle alors ”d’asthme d’effort” ou “d’asthme induit par l’exercice ». 

Si vous ne souhaitez pas pratiquer un sport en particulier, n’oubliez pas que l’activité physique se pratique au quotidien ! Il est recommandé de pratiquer l’équivalent de30 minutes d’activité physique modérée par jour. 

Et des changements d’habitudes permettent aussi de bouger et d’améliorer son souffle : préférer les escaliers à l’ascenseur, effectuer vos déplacements quotidiens à pied ou à vélo plutôt qu’en voiture ou en transport, descendre un arrêt de bus avant sa destination, multiplier les balades à pied ou à vélo, faire ses courses à pied, jouer au ballon avec ses enfants etc…

Que dire ou demander à votre médecin ?

Vérifiez avec votre médecin que votre asthme est bien contrôlé et voyez avec lui quel sport il vous recommande en fonction de votre situation personnelle (présence d’allergies, asthme d’effort).

Il pourra vous prescrire un médicament préventif, à prendre avant l’effort.

Témoignage de Dorian, asthmatique sévère…et sportif!

Idée reçue n° 5. « Il faut arrêter de prendre les médicaments de l’asthme en cas de grossesse ».

En période de grossesse, un tiers des femmes voit leur asthme s’améliorer, un autre tiers voit leur asthme s’aggraver, tandis que pour le tiers restant, l’asthme ne se modifie pas particulièrement durant cette période(5).

Plusieurs causes peuvent expliquer une aggravation de l’asthme :

  • il n’est pas rare pendant la grossesse, de souffrir de reflux gastro-œsophagien, surtout dans les derniers mois : des sécrétions acides de l’estomac remontent dans l’œsophage et la gorge. Ce reflux est favorisé par les bouleversements hormonaux de la grossesse et aussi par la pression que le bébé exerce sur l’estomac, favorisant la remontée acide ;
  • la prise de poids (pendant la grossesse, mais aussi en cas d’obésité) contribue à favoriser l’asthme.

Un autre élément se trouve souvent à l’origine des aggravations : c’est le fait d’arrêter son traitement pour l’asthme de manière inadaptée, sans demander au médecin, en pensant bien faire parce que l’on est enceinte. C’est un quasi-réflexe chez de nombreuses futures mamans, et c’est une erreur grave. Il faut maintenir l’asthme stable tout au long de la grossesse, et la prise du traitement de fond est primordiale.

La survenue de crises d’asthme pendant la grossesse peut favoriser un retard de croissance et un petit poids de l’enfant à naître. C’est pour cette raison qu’il faut que l’asthme soit contrôlé au mieux pendant la grossesse. Si l’asthme est mal équilibré, un suivi mensuel par le médecin traitant ou le pneumologue est recommandé.

La plupart des traitements de l’asthme peuvent continuer d’être utilisés au cours de la grossesse sans aucun danger pour le bébé.

Si vous vous posez des questions sur les médicaments de l’asthme ou de l’allergie alors que vous êtes enceinte, vous pouvez consulter le site du Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) : http://www.lecrat.org.

Que dire ou demander à votre médecin ?

N’hésitez pas à mettre en relation votre médecin traitant, votre pneumologue et le gynécologue ou obstétricien qui vous suit pour votre grossesse. Si votre asthme est mal équilibré, un suivi mensuel avec votre médecin traitant ou le pneumologue est recommandé.

Idée reçue n°6. « L’asthme est un facteur de risque vis à vis du Covid19 »

Au début de la pandémie on a beaucoup redouté que le Covid entraîne des complications graves chez les personnes asthmatiques. Mais rapidement, on a constaté que les asthmatiques ne développaient pas plus que les autres une forme sévère du Covid, et ne subissaient pas davantage d’hospitalisations que le reste de la population (6).

Par ailleurs, il a été démontré que les asthmatiques n’avaient pas plus de risques d’attraper le Covid que les autres(6).

Comme pour toutes les personnes ayant été contaminées par le Covid, le risque d’hospitalisation des asthmatiques est principalement lié à l’âge (plus de 65 ans) et aux comorbidités (autres que l’asthme)(7).

Il est possible que les asthmatiques recevant quotidiennement des corticoïdes inhalés comme traitement de fond pour leur asthme étaient plutôt moins souvent hospitalisés que les autres à cause du Covid (8).

Pour les asthmatiques sévères sous biothérapies (anti-IgE, anticorps monoclonaux) les études ont montré qu’il n’y a pas de risque supplémentaire de contracter le Covid et pas non-plus de risque de développer une forme grave (9,10).

En conclusion : L’asthme n’est pas un facteur de risque majeur de développer une forme sévère du Covid. Seuls les asthmatiques sévères font partie de la liste des personnes « vulnérables » à vacciner en priorité. L’asthme reste néanmoins une maladie chronique et il faut rester prudent vis à vis des liens entre asthme et Covid surtout pour les personnes âgées de plus de 65 ans. La vaccination reste pour l’instant le seul moyen de faire baisser le risque de développer une forme grave de Covid.

Merci au Laboratoire GSK pour son soutien institutionnel

  • Références bibliographiques:
  • (1)Questions d’économie de la Santé – IRDES n°138 – Décembre 2008
  • (2) Global Strategy for Asthma Management and Prevention 2015. Available from: www.ginasthma.org 
  • (3) www.ameli.fr/assure/sante/themes/asthme
  • (4)ANAES- Recommandations pour la pratique Clinique. éducation thérapeutique du patient asthmatique. Juin 2001.
  • (5) Kircher S et al. Variables affecting asthma course during pregnancy. Ann Allergy Asthma Immunol 2002 ; 89 : 463-6
  • (6) Characteristics and outcomes of asthmatic patients with COVID19 pneumonia who require hospitalisation.Beurnier A et al. Eur Respir J. 2020 Nov 5;56(5):2001875. – 
  • (7) The Impact of COVID-19 on Patients with Asthma . Izquierdo JL et al. European Respiratory Journal 2020; 2021 Mar 4;57
  •  (8) Inhaled budesonide in the treatment of early COVID-19 (STOIC): a phase 2, open-label, randomised controlled trial Ramakrishnan s, Lancet Respir Med 2021 Published Online April 9, 2021 
  • (9)  COVID-19 and biologics in severe asthma: data from the Belgian Severe Asthma Registry Hanon S et al. European Respiratory Journal 2020 56: 2002857; DOI: 10.1183/13993003.02857-20
  • (10) Clinical characteristics in 545 patients with severe asthma on biological treatment during the COVID-19 outbreak Rial MJ et al ,J Allergy Clin Immunol Pract. 2021 Jan; 9(1): 487–489
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